Livres
La plupart des documents de cette collection appartiennent à la BnF et couvrent des domaines très variés : chroniques et essais d’histoires, chartes et documents de lois, états de Normandie, œuvres littéraires, etc. Les bibliothèques rouennaises ont toutefois numérisé des documents particuliers comme des incunables, ainsi que deux ouvrages décrivant les maisons rouennaises au XIXème siècle.
Promenons-nous dans le Rouen du 19e siècle
L'archéologue rouennais Eustache de La Quérière nous guide à la découverte des habitations remarquables de la ville.
Eustache de La Quérière (1783-1870) est un passionné d'archéologie membre de plusieurs sociétés savantes rouennaises. Dès 1819, il s'intéresse à la sauvegarde du patrimoine architectural de la ville. Dans un article dans le Journal de Rouen, il dénonce les destructions de façades anciennes, principalement de style Renaissance, sous prétexte de modernisation. Il cherche ainsi à interpeller les rouennais et les décideurs sur ces problématiques, et plus particulièrement sur les erreurs commises, selon lui, par les propriétaires dans leurs rénovations.
Pour poursuivre dans cette optique de défense du patrimoine bâti, il publie en 1821 le premier tome de Description historique des maisons de Rouen […]. Il y dresse un inventaire des façades remarquables de la ville afin de prouver leur valeur historique et archéologique et éviter ainsi leur destruction. Classées par ordre alphabétique du nom des rues, les notices décrivent, pour chaque habitation, les détails de chaque façade : bas-reliefs, motifs, décorations ou inscriptions.
Pour illustrer cet ouvrage, il fait appel à Eustache Hyacinthe Langlois, dessinateur, féru d’archéologie et lui aussi membre de plusieurs sociétés savantes. Tous deux mettent en lumière des lieux méconnus ou oubliés, notamment les bas-reliefs de l’Hôtel de Bourgtheroulde. Cette publication permettra une véritable prise de conscience du caractère exceptionnel de cet édifice laissé à l'abandon. L’association du talent des deux hommes fera de cet ouvrage, dès sa parution, un incontournable pour tous les passionnés d’archéologie locaux.
Le deuxième volume de l’ouvrage n’est publié que 20 ans plus tard, en 1841. La Quérière considère ce deuxième volume comme un supplément au premier. Il y décrit plus particulièrement les façades intérieures non visibles depuis la rue et sur lesquelles il n'avait pas travaillé en 1821. Il profite également de ce 2e tome pour rendre hommage au travail de Langlois (décédé en 1837) en publiant deux gravures inédites de façades et en donnant la part belle aux illustrations de Polyclès Langlois, son fils.
Cet ouvrage est encore utilisé aujourd'hui par nombre de chercheurs en quête de détails architecturaux des plus vieilles habitations rouennaises. Il permet également de nous donner une idée de ce qu'était le Rouen du 19e siècle, et de garder une trace précise des bâtiments existants avant les nombreuses destructions dues, notamment, aux bombardements subis durant la seconde guerre mondiale.